COVID19, CORONAVIRUS, CORONAVIRUSOUTBREAK et transport aérien : impact sur la gestion aéroportuaire en afrique par mrg MonacoResources Group Axel Fischer.
Avec 3 000 vols par jour et 90 millions de voyageurs attendus par an, le nouvel aéroport d’Istanbul Yeni Havalimani, en Turquie, opérationnel depuis le 6 avril 2019, s’impose comme le plus grand aéroport du monde. Il va être le premier impacté par la crise du CORONAVIRUS dit COVID19.
L’Afrique n’est pas en reste dans l’érection d’infrastructures aéroportuaires, tant pour répondre aux ambitions toujours plus grandes des compagnies aériennes qu’aux défis touristiques des États.
Avec un accroissement du nombre de vols internationaux de 7% en 2019, l’Afrique est l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde. Selon les statistiques du Conseil international des aéroports (ACI), le trafic aérien du continent pourrait culminer à 303 millions de voyageurs dans les deux décennies à venir, contre 111 millions en 2015.
Pour faire face à cet afflux touristique, plusieurs projets tant de constructions que d’extensions d’aéroports sont engagés en Afrique depuis quelques années.
« Le top 3 des aéroports africains » malgré le COVID19
Johannesburg, en Afrique du Sud, construit en 1952, cet aéroport situé à 1700 m d’altitude, qui porte le nom de l’ancien président de l’ANC Oliver Reginald Tambo, tient en 2019 encore la tête du classement continental. La longueur de sa piste principale est de 4421 m et sa largeur de 60m.
Avec près de 22 millions de passagers accueillis en 2019, il connaît cependant un accroissement de sa fréquentation de seulement 0,08% de 2017 à 2018, contre 3,6% entre 2015 et 2016. C’est l’augmentation la plus faible observée sur le continent.
En deuxième position, construit en 1963, vient l’aéroport international du Caire est administré par l’Egyptian Holding Company for Airports and Air Navigation (EHCAAN). Sa piste a une longueur de près de 4000 m.
Cet aéroport jouit d’une position géographique stratégique entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient, faisant de lui un véritable hub avec près de 70 compagnies aériennes l’utilisant.
Le nombre de voyageurs est également en constante évolution, avec un accroissement de 4% entre 2015 et 2016 et de 9,5% entre 2017 et 2018.
L’aéroport du Caire est membre du réseau Star Alliance depuis 2008.
Pour clôturer le podium, l’Ethiopie, depuis sa construction en 1961, l’aéroport international Bole d’Addis-Abeba, anciennement appelé «aéroport international Hailé Sélassié Ier», a bénéficié de travaux d’extension pharaoniques, notamment financés par la Chine, et se hisse aujourd’hui au troisième rang en Afrique.
Selon le magazine Tadias, le nombre de correspondances via l’aéroport a connu un bond de 85% sur la période 2013-2017. Le nombre de voyageurs est quant à lui en constante progression, avec un accroissement de 10,61% entre 2017 et 2018, soit la deuxième plus forte augmentation du continent.
« Chacun veut devenir le « hub » de sa région »
Mais derrière ce trio, le classement des aéroports du continent évolue en permanence au rythme des ouvertures de lignes, des rénovations et des agrandissements. D’après ACI Afrique, le continent devrait accueillir, d’ici à vingt ans, 300 millions de passagers chaque année contre 111 millions en 2015.
Avec environ 7,5 millions de passagers, l’aéroport Houari-Boumédiène d’Alger voit lui sa fréquentation grimper de 10 %, notamment grâce à une augmentation du nombre de visas délivrés côté français. Son trafic devrait en outre continuer à croître avec la mise en service prochaine d’un nouveau terminal (ouvert en mai 2019) apte à accueillir des gros-porteurs comme l’Airbus A380, et le lancement par Air Algérie de nouvelles lignes vers le Cameroun, le Gabon et New York. Son objectif est d’étendre la capacité d’accueil à 10 millions de passagers.
« Le Gabon en plein essor »
Alors que d’autres pays d’Afrique possèdent déjà un aéroport permettant le flux de millions de voyageurs, ce n’est qu’à la fin des années 80 que l’aéroport de Libreville atteint une dimension internationale.
La première concession de 30 ans est confiée en 1988 à Egis Airport Operation. Cette mise en concession a été l’une des premières en Afrique. Elle s’est traduite par la réalisation immédiate du plan d’investissement, avec, notamment l »extension et la modernisation de l’aérogare, la mise aux normes des infrastructures et une amélioration forte de la gestion des flux.
Le premier challenge a été la mise aux normes internationales de l’aéroport. Deux grands projets ont été menés, tout d’abord l’extension et la modernisation de l’aérogare pour s’adapter au trafic, portant la surface du terminal de 15 000 m², pour atteindre une capacité de 1 million de passagers. Et enfin le renforcement de l’aire de mouvement : aires de stationnement et piste.
La totalité du programme d’investissement, soit 30 millions d’€, a permis d’inscrire l’aéroport de Libreville, comme une plate-forme aéroportuaire de référence en Afrique Centrale.
Le second challenge a été dans le management, par l’apport d’organisation, de méthode et de formation, de manière à améliorer le fonctionnement de l’aéroport et atteindre rapidement les standards internationaux en vigueur.
En juin 2018 cette concession a pris fin et l’Etat Gabonais entend construire un nouvel aéroport à une trentaine de kilomètres de la capitale dont le projet a été confié à Gabon Special Economic Zone (GSEZ), filiale de la multinationale singapourienne Olam, en partenariat avec Africa Finance Corporation (AFC).
« Des missions dignes des plus grands »
Egis Airport Operation, en tant que partenaire opérateur, a accompagné le concessionnaire dans l’exploitation et le développement de l’aéroport, par l’apport de savoir-faire et d’expertises dans les domaines clés de l’exploitation aéroportuaire, aéronautique et extra-aéronautique. Egis a mis en place des cadres dirigeants expérimentés en management aéroportuaire qui ont permis d’assurer une gestion performante, en veillant à la sécurité et la qualité de services.
L’Aéroport de Libreville est devenu, très rapidement après la prise en gestion par Egis, l’une des premières plateformes africaines en mesure d’offrir un niveau de qualité de service de niveau international.
« Attention aux effets de crises »
Si le trafic aérien est fortement dépendant du dynamisme économique d’une destination, il peut pâtir aussi de crises comme celle du virus Ebola ou subir les effets du terrorisme sur le tourisme. À l’instar de l’aéroport Tunis-Carthage, qui a reçu 4,9 millions de passagers contre 5,6 millions un an auparavant. En cause notamment, la chute de fréquentation des sites touristiques à la suite de l’attentat commis à Sousse en 2015. En Tunisie, qui n’a pas signé d’accord open sky avec l’Union européenne, le nombre de passagers est aussi très dépendant de la santé de Tunisair.
La compagnie annonçait en février 2017 vouloir doubler sa présence en Afrique subsaharienne « afin de répondre aux besoins des étudiants et des patients africains souhaitant se rendre en Tunisie ». Pour résoudre la prochaine saturation de l’aéroport, les autorités étudient deux possibilités : l’extension du site actuel ou la construction d’un deuxième hub à Bouhnach, à 14 km de la capitale, dont la piste sera adaptée à l’atterrissage des gros-porteurs. Le projet ne verra pas le jour avant 2030.
« L’enjeu : capter des voyageurs en transit»
Pour Abidjan, comme pour Dakar, Casablanca, Accra ou Lomé, dont le nouvel aéroport a ouvert en 2016, l’enjeu est de capter des voyageurs en transit vers d’autres villes de la sous-région. « Une telle offre incite beaucoup de voyageurs d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale à passer par Abidjan, ainsi que beaucoup d’Européens souhaitant se rendre dans d’autres pays d’Afrique », estime Gilles Darriau, Directeur Général de l’Aéroport International d’Abidjan.
Pour y parvenir, l’aéroport Houphouët-Boigny peut s’appuyer sur Air Côte d’Ivoire, qui a transporté 700 000 passagers l’an dernier, et étoffe son réseau. Sur la lancée de 2016, le directeur général espère bien dépasser la barre des 2 millions de voyageurs et atteindre les 2,4 millions en 2020. Pour cela, un plan de modernisation de 42 milliards de F CFA (64,02 millions d’euros) a été engagé il y a deux ans et court jusqu’en 2019.
Il prévoit le triplement des surfaces des aérogares, l’amélioration des systèmes de tri des bagages, l’augmentation du nombre de places de parking pour les avions, ou encore la construction d’une deuxième piste parallèle à la voie principale d’atterrissage et de décollage. Par ailleurs, l’aéroport cherche toujours une compagnie qui pourrait ouvrir une ligne vers les États-Unis.
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